Les conclusions du dernier rapport de l’IPBES [1] montrent non seulement que la perte de la biodiversité s’accélère à un rythme sans précédent, mais cette perte affecte également la santé des sols, la sécurité alimentaire et la vie de l’homme sur terre.
Quel est le lien entre biodiversité et sol ? Quelles sont les conséquences des pratiques agricoles intensives sur le sol, les espèces et les écosystèmes ? Voici 6 choses à savoir sur la biodiversité, l’agriculture et les solutions nécessaires pour inverser la tendance.
[1] La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques est un groupe international d’experts sur la biodiversité
1. La biodiversité est essentielle pour la sécurité alimentaire et l’agriculture
La biodiversité pour l’alimentation comprend tous les végétaux et les animaux qui constituent les cultures, le bétail, les espèces sauvages, les forêts et les systèmes d’aquaculture. Elle comprend également ce que l’on appelle la « biodiversité associée », autrement dit toutes les plantes, animaux et micro-organismes tels que : les insectes, les chauves-souris, les oiseaux, mangroves, coraux, vers de terres, champignons et bactéries présents dans les sols. Tout cet écosystème est nécessaire pour maintenir la fertilité des sols, polliniser les plantes, purifier l’eau et l’air mais aussi lutter contre les maladies des animaux d’élevage, des poissons, des arbres et des végétaux.
Au total, le sol contient ¼ de la biodiversité globale et est essentiel pour la sécurité alimentaire et la santé des écosystèmes naturels.
2. La perte de la biodiversité menace la sécurité alimentaire, les écosystèmes et les espèces
Les conclusions de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sont claires : la biodiversité des sols est en déclin dans toutes les régions du monde. Les pratiques agricoles intensives des dernières décennies, destinées à nourrir une population mondiale en pleine croissance, ont affecté 75% des terres mondiales. De nombreuses composantes clés de la biodiversité nécessaire pour l’alimentation et l’agriculture, les espèces et les écosystèmes naturels, mais aussi la biodiversité d’un point de vue génétique, sont en déclin. Par exemple, 26% des animaux d’élevage sont menacées d’extinction.
3. 1/3 des réserves de poisson sont surexploitées
Les pratiques agricoles intensives affectent également les écosystèmes aquatiques. Près d’1/3 de réserves de poisson sont surexploitées et près d’1/3 d’espèces évaluées en eau douce sont menacées d’extinction. D’après « l’Indice Planète Vivante » (Living Planet Index), 84% des espèces en eau douce sont en déclin depuis les années 1970.
4. Les insectes et les organismes du sol sont en chute libre, menaçant la santé des sols
Alors qu’elles sont essentielles pour maintenir la santé des sols et faire vivre l’ensemble des écosystèmes vitaux, de nombreuses espèces, y compris les agents pollinisateurs et les organismes dans les sols, sont en déclin également. 17% des agents pollinisateurs vertébrés sont menacés d’extinction au niveau mondial, à cause d’une surexploitation des sols, de la dégradation de leurs habitats naturels et de l’augmentation de la pollution.
5. 20% de la surface mondiale de mangroves a disparu
Ce sont des écosystèmes vitaux pour le secteur alimentaire et agricole, mais aussi pour faire office de barrière de protection contre les tempêtes, inondations, et autres phénomènes météorologiques extrêmes. Pourtant, ils sont également en plein déclin : 20% de la superficie mondiale de mangroves a disparu entre 1980 et 2005. Par ailleurs, 70% de la surface des zones humides intérieures et 60% des zones humides côtières ont disparu depuis 1900.
6. Il faut agir vite et à grande échelle
D’après les experts de l’IPBES, même si les conclusions sont alarmantes, il est encore temps d’agir. Seulement, il est nécessaire d’agir vite, de manière concrète et à grande échelle pour inverser, effectivement la tendance. Pour remporter le combat, il est nécessaire qu’entreprises et gouvernements s’attaquent, ensemble aux sources mêmes de la détérioration de la nature et de mener un changement transformateur, vers des pratiques agricoles durables et des engagements vers une économie et des modèles de consommation bas carbone, dans tous les secteurs.
La nouvelle coalition OP2B lancée au Sommet du Climat à New York, témoigne d’une coalition d’acteurs qui unissent leurs forces pour délivrer des résultats concrets, en faveur de la préservation de la biodiversité et de la santé des sols.
Chiffres clés sur la perte de la biodiversité dans le monde. Source : Organisation Mondiale des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
Photos : Lionel Charrier / Livelihoods Funds.
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