Préserver l’eau et lutter contre la pauvreté :
LE PARI LIVELIHOODS A RIO

A 60 kilomètres au nord de Rio de Janeiro, Tinguá est l’un des principaux bassins versants qui alimente la ville de Rio en eau. Pour Bonafont, la marque du Groupe Danone qui exploite une usine d’embouteillage d’eau minérale à Tinguá, préserver une eau naturelle de qualité est une priorité, étroitement liée à des pratiques agricoles durables. Car Tinguá, c’est aussi une communauté de petits producteurs agricoles qui peinent à vivre de leur production. Comment peut-on protéger à la fois la qualité de l’eau durablement, tout en améliorant les conditions de vie des agriculteurs de la région ?

C’est le pari du projet « Livelihoods-Caruanas » lancé en 2018 par le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale (L3F), Bonafont-Danone et SEBRAE, l’agence brésilienne de développement des petites et moyennes entreprises. L’objectif : préserver le bassin versant de Tinguá, tout en aidant les petits producteurs à accéder au marché urbain, en adoptant des pratiques agricoles durables. Un an plus tard, le projet porte déjà ses fruits. Explications.

Accompagner la transition vers l’agriculture biologique : 50 fermes formées et certifiées en un an

Protéger les ressources en eau tout en répondant au marché émergent du bio à Rio de Janeiro, c’est possible ? C’est ce que témoigne le projet Livelihoods – Caruanas. Qui plus est, en circuit-court. Au total, le projet accompagne la transition de 250 fermes situées autour de l’usine de Bonafont, vers des pratiques agricoles durables qui préserveront les ressources en eau sur le long terme.

En intégrant le projet, les fermiers bénéficient d’un programme de formation sur 30 mois, financé par le Fonds Livelihoods, pour assurer leur conversion vers l’agriculture biologique. Une formation individuelle, avec l’accompagnement mensuel d’un responsable technique pour chaque ferme. Et collective, sous forme de cas pratiques pour échanger de bonnes pratiques entre producteurs, favoriser l’entraide et l’action collective. En complément, chaque agriculteur adhérant au programme Livelihoods-Caruanas reçoit du matériel adapté : un kit d’agro-écologie mis au point par le SEBRAE (l’agence brésilienne de développement des petites et moyennes entreprises) et qui a déjà fait ses preuves au Brésil. Le kit contribue à une meilleure organisation du travail, à la préservation de l’eau et à la hausse de la productivité.

Sur les 50 premières fermes soutenues par le projet en 2018, 45 ont déjà obtenu leur certificat d’agriculture biologique, auprès de l’agence nationale brésilienne. Les 5 derniers sont en cours de certification. A la fin de l’année 2019, 100 fermes auront rejoint le projet. « Il y a un réel engouement de la part des premières familles agricoles qui ont rejoint le projet en 2018. Début 2019, nous avions reçu les demandes de 72  familles qui souhaitaient intégrer le programme de formation. Par ailleurs, les groupes de travail et les formations individuelles connaissent un réel succès : 100% des producteurs formés apprécient l’esprit d’équipe et le contenu de la formation. Livelihoods-Caruanas bénéficie d’une bonne visibilité et témoigne d’une réelle entraide entre producteurs », explique Pedro Vasconcellos, Responsable développement durable, Danone Brésil, qui supervise les activités à Tinguá.

Pour les producteurs : un potentiel de 60% de revenus supplémentaires

Augmenter de 60% les revenus des fermiers de Tinguá. C’est l’objectif fixé par le projet Livelihoods-Caruanas, en appliquant la méthodologie PAIS (Production Agroécologique Intégrée et Durable) mise au point par le Sebrae. Le principe ? Equiper chaque fermier d’un kit agroécologique PAIS sur une surface d’un demi-hectare environ.. Organisé en cercles concentriques avec un poulailler au centre, le kit repose sur trois principes :

  • L’irrigation par goutte à goutte : alimentée par un panneau solaire, elle alimente les plantes les plus fragiles en continu, sans générer de gaspillage ni risquer une coupure d’électricité
  • La synergie entre les plantes et les poules : volontairement placé au centre, le poulailler permet de nourrir les poules avec les résidus agricoles, tandis que leurs excréments nourrissent la terre.
  • L’optimisation du travail : l’organisation de la parcelle en cercles permet de limiter la longueur du tuyau d’arrosage et la main d’œuvre.

Le kit agroécologique comprend : l’équipement complet pour le poulailler, un réservoir d’eau, une pompe à eau alimentée par un panneau solaire, des tuyaux d’arrosage, des graines de légumes ou de fruits.

Avec ce kit pleinement opérationnel, un agriculteur peut produire environ 500 kilos de fruits et légumes biologiques par mois et répliquer son savoir-faire agro-écologique sur l’ensemble de sa parcelle

A ce jour, les 50 premières fermes équipées d’un kit agroécologique à Tinguá, ont réussi à diversifier leur production en misant sur des fruits et légumes. Ainsi qu’à exclure totalement l’utilisation d’intrants chimiques de leurs pratiques, évitant ainsi toute contamination de la ressource en eau.

Une dynamique collective : 50 fermes sont déjà équipées, 100 auront rejoint le projet Livelihoods-Caruanas à la fin de l’année.

Un objectif ambitieux : générer 60% de revenus supplémentaires grâce au kit d’agroécologie mis à disposition de chaque fermier.

Accès au marché et meilleure valorisation grâce à l’organisation des producteurs

Le projet Livelihoods-Caruanas agit sur la production mais aussi sur la commercialisation afin de répondre à la demande croissante de produits biologiques à Rio de Janeiro, en privilégiant le circuit-court. Au cœur du projet Livelihoods – Caruanas, l’ouverture au marché urbain permettra à terme de créer le plus grand pôle de fruits et légumes issus de la production biologique de l’Etat de Rio de Janeiro.

A ce jour, 4 partenaires commerciaux sont identifiés pour ouvrir la commercialisation des produits au sein de la métropole. Les producteurs ont quant à eux déjà commencé à vendre leurs productions, auprès d’écoles et de supermarchés locaux. « L’accès au marché de Rio est assez informel, aussi nous aidons les producteurs à y accéder. La demande de produits biologiques y est en pleine croissance, ce qui motive les producteurs de Tinguá à diversifier encore plus leurs productions. D’ici la fin du mois de juin nous aurons finalisé la création d’une association qui sera gérée par les producteurs en autonomie. Cela permettra d’accéder à des marchés encore plus grands », précise Pedro Vasconcellos.

4 enseignes de distribution identifiées commercialisent les produits biologiques des fermiers de Tinguá.

Entraide et création d’une association gérée par les producteurs, pour faciliter l’accès à de plus grands circuits de vente. 

Photos : Louis Perrin/ Livelihoods Funds.

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