MADAGASCAR: une chaîne d’approvisionnement de vanille plus résiliente

Targets

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fermes familiales (phase 1)
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revenus pour les fermiers
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hectares avec des pratiques agricoles durables

Le contexte

La vanille est un ingrédient essentiel dans l’industrie alimentaire, la cosmétique et la parfumerie. 80% de la production mondiale de vanille provient d’une petite région au nord de Madagascar, l’un des pays les plus pauvres au monde. Depuis une dizaine d’années, les producteurs de vanille et les industriels sont confrontés à une situation difficile.

D’une part, les producteurs de vanille n’ont pas suffisamment accès à des techniques agronomiques et manquent de capacité d’investissement pour produire de la vanille de bonne qualité et avoir une visibilité sur leurs ventes. Ils sont contraints de vendre leur vanille à des prix bas, ce qui les maintient dans la pauvreté. D’autre part, le coût de la vanille a été sujet à de grandes instabilités dues au manque de liquidités des fermiers. De ce fait, ils récoltent précocement la vanille, ce qui aboutit à la mauvaise qualité présente sur les marchés. Une pénurie de vanille de bonne qualité entraîne également des spéculations et augmente le risque de vol chez les agriculteurs. De plus, les phénomènes météorologiques extrêmes, comme le cyclone Enawo en mars 2017, peuvent décimer les cultures et sont une menace supplémentaire pour un système déjà fragile.

Le projet

Le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale, un fonds d’investissement d’impact (impact investing), a été fondé par Danone, Firmenich, Mars et Veolia. Son objectif est de rendre leurs chaînes d’approvisionnement plus durables tout en luttant contre la pauvreté. Grâce à son modèle d’investissement innovant, le Fonds Livelihoods vise la création d’une chaîne de valeur de la vanille plus résiliente où agriculteurs et entreprises partagent les bénéfices et les risques. Ce projet, portant sur 3 000 fermes familiales, intègre des solutions pour améliorer non seulement la qualité et la traçabilité de la production de vanille, mais également la sécurité alimentaire des agriculteurs ainsi que la préservation de la biodiversité. Prova, un fournisseur de Mars, est un partenaire du projet. Il sera mis en œuvre à partir de 2017 par Fanamby, une ONG malgache qui possède une grande expérience de terrain avec les producteurs de vanille.

Tous les partenaires du projet vanille Livelihoods se sont engagés dans le projet pour les dix prochaines années. Le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale prend en charge le risque financier en préfinançant l’ONG Fanamby et les agriculteurs pour la mise en œuvre des composantes du projet sur la production de vanille à hauteur de 2 millions d’euros. Le Fonds Livelihoods sera graduellement remboursé à travers un mécanisme basé sur les résultats par Danone, Firmenich, Mars et Prova qui achèteront la vanille et bénéficieront des bienfaits plus larges du projet. Le suivi et l’évaluation du projet se feront à travers une gouvernance partagée entre tous les partenaires.

L’impact social, environnemental et économique

Le projet se situe en-dehors de la Sava, région qui concentre l’essentiel de la production de vanille à Madagascar. La zone a été choisie car elle comporte de nombreux atouts pour la culture de la vanille. Le projet vise à former les agriculteurs pendant cinq ans à des pratiques d’agroforesterie qui augmentent la productivité et la qualité de la vanille. Une coopérative, détenue par les agriculteurs eux-mêmes, sera structurée avec l’ONG Fanamby. Elle mettra les producteurs en relation directe avec le marché et gérera la collecte, la transformation et la vente de la vanille. Par conséquent, environ 60% de la valeur de la vanille transformée reviendra aux agriculteurs (contre 5 à 20% comme initialement observés dans la zone du projet).

Pour contribuer à la sécurité alimentaire locale, le projet intégrera une composante sur la production de riz et la diversification des cultures pour un meilleur équilibre alimentaire des fermiers et de leurs familles. Ainsi, avec la production de vanille et de riz à travers des pratiques d’agroforesterie, 6 000 ha seront gérés plus durablement. De plus, le projet contribuera à la protection d’une forêt tropicale en proposant des activités économiques alternatives aux agriculteurs, tels que la production de clous de girofle et l’élevage de volailles, pour éviter la coupe illégale de bois et l’abatis brûlis.

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