MEXIQUE : Un projet pilote pour gérer le déficit d’un aquifère à l’échelle de la région

Targets

0
family farms involved
0 ha
under sustainable land management
0 %
less water consumption
0 million
m3 of water saved per year

Le contexte

La ville d’Aguascalientes, située au centre du Mexique, compte près d’un million d’habitants et figure parmi les villes les plus dynamiques du pays. Aguascalientes tire son nom des nombreuses sources d’eau chaude de la région. La ville a une croissance économique au-dessus de la moyenne nationale et un taux de chômage à 3,5% grâce à sa position centrale et ses accès rapides aux différents marchés du Mexique. De nombreuses usines (textile, automobile…) y ont été construites et génèrent des milliers d’emploi. Toutefois, l’aquifère qui fournit 100% des besoins en eau de la ville est situé dans la partie la plus aride de la région. L’aquifère a un déficit de 280 millions de m3 par an, soit l’équivalent de la consommation de plus de 2 millions de mexicains[1]. L’agriculture compte pour 70% de l’eau puisée dans l’aquifère, les besoins urbains pour 25%, l’industrie pour moins de 3%, tout comme l’eau courante.

Le projet

Veolia, qui gère l’eau municipale, l’eau potable et les eaux usées d’Aguascalientes, et Danone, qui a une usine d’embouteillage de sa marque Bonafont dans la région, sont aussi des investisseurs du Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale (L3F). A travers ce fonds, ces entreprises mutualisent leurs forces avec des organisations publiques mexicaines, notamment le SEDRAE (Ministère du développement rural et de l’agribusiness d’Aguascalientes) et le FIRA (Fonds pour le développement rural du Mexique), pour lutter conte le déficit de l’aquifère. Les organisations publiques ont lancé depuis des années des initiatives pour soutenir les agriculteurs mais leur périmètre de travail est limité par la durée d’un an des programmes publics. En travaillant avec le secteur privé, elles peuvent profiter des 6 années durant lesquels le projet des Fonds Livelihoods sera mis en œuvre pour bâtir une relation de longue durée avec les agriculteurs et ainsi accroître l’impact de leurs programmes. De même, grâce à ce partenariat, Veolia et Danone peuvent aller au-delà de leur simple périmètre d’actions pour agir plus largement sur la préservation de l’aquifère.

A Aguascalientes, les Fonds Livelihoods ont conçu un projet pour permettre aux agriculteurs d’investir dans l’irrigation par goutte à goutte et d’améliorer la résilience de leurs fermes. Le projet est mis en œuvre sur le terrain par Kaab, une entreprise sociale qui réunit des experts locaux en agriculture. Actuellement, la majorité des agriculteurs irriguent leurs champs par irrigation gravitaire (l’eau coule d’un bout du champ à l’autre). Cette méthode d’irrigation est l’une des moins efficaces et génèrent une perte de 50% en évaporation ou ruissellement. Grâce au projet, les agriculteurs sont mis en relation avec les organisations publiques qui leur procurent ensuite les conseils et financements nécessaires pour s’équiper en système d’irrigation en goutte à goutte qui divise la consommation d’eau de moitié. Par la suite, les agriculteurs reçoivent une formation de 30 mois afin qu’ils puissent tirer le meilleur parti de ce nouveau système. Le projet inclut des formations théoriques et pratiques sur la gestion de la fertilité du sol à travers l’agriculture de conservation avec une visite hebdomadaire d’un coordinateur du projet dans chaque ferme durant la première année. Les agriculteurs sont aussi formés à la bonne gestion de leurs fermes : comptabilité de base, investissement, etc. Ils sont aussi encouragés à développer des cultures qui consomment moins d’eau et sensibilisés sur l’importance de diversifier leur production pour accroître la résilience de leur ferme.

L’impact social, environnemental et économique

Ce projet concerne, dans sa phase pilote, 250 fermes et porte sur 2,500 ha. Avec 250 fermes, il vise à démontrer que 9 millions de m3 d’eau pourront être préservées par an. Le projet a été conçu pour être aisément mis à l’échelle. Ainsi, avec 5 000 agriculteurs situés dans la zone de captage d’eau dans le projet, 65% du déficit annuel de l’aquifère pourrait être géré. Des discussions sont actuellement en cour avec d’autres acteurs publics, industriels et ONG pour faire grandir ce projet dans le cadre d’un « Fonds Eau » – un modèle opérationnel où les parties prenantes de l’aquifère peuvent investir conjointement dans un projet de préservation du sol à l’échelle du territoire pour sécuriser l’accès à une eau de qualité.

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