Avec son brillant naturel, sa légèreté, son toucher doux et sa grande durabilité, la soie est considérée comme le textile le plus élégant du monde. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la « Reine du textile ». Mais saviez-vous qu’en Inde, la production de soie naturelle, connue sous le nom de sériciculture, était une source de revenus essentielle pour des milliers de communautés marginalisées ? Le Fonds Carbone Livelihoods #2 lance un projet d’agroforesterie et de plantation d’arbres à soie à grande échelle pour associer reforestation, préservation de la biodiversité et moyens d’existence durables pour des milliers de communautés rurales Adivasi.
Avec la plantation de 3 000 hectares d’arbres à soie Tasar sur des terres privées dans les villages, le projet Livelihoods-Arjuna générera des revenus pour 4 000 ménages en zone rurale représentés par des femmes. Le projet prévoit également la préservation de la biodiversité sur 3 600 hectares de forêt supplémentaires et aidera 1 200 ménages à élever des vers à soie dans des arbres hôtes. En aval, le projet créera plus de 5 000 emplois pour les Adivasi qui seront impliqués à chaque étape de la chaîne de valeur de la soie de Tasar. Au total, le projet permettra de stocker 1,4 million de tonnes de CO2 sur une période de 20 ans, livrant ainsi des crédits carbone à haute valeur sociale, économique et environnementale aux investisseurs et entreprises partenaires de Livelihoods. Le projet contribuera également à restaurer la santé des sols et à préserver les ressources en eau.
Le projet sera mis en œuvre par une ONG réputée en Inde, PRADAN, qui est très engagée dans les régions les plus pauvres de l’Inde, et travaille depuis plus de trois décennies, pour aider les communautés vulnérables, en particulier les femmes, à gagner décemment leur vie et subvenir aux besoins de leurs familles. L’ONG a mis en place un modèle économique solide pour générer des revenus pour les agriculteurs Adivasi, impliqués dans chaque étape de la chaîne de valeur de la soie.
La sériciculture Tasar : une opportunité économique pour les habitants des forêts, les communautés Adivasi
Les communautés Adivasi sont considérées comme la population indigène de l’Inde. Leurs moyens de subsistance dépendent principalement des terres qu’ils cultivent et de leurs forêts avoisinantes. Livelihoods travaille déjà en étroite collaboration avec les Adivasis : les deux projets Livelihoods-ARAKU ont aidé ces communautés marginalisées à générer un revenu durable grâce à la production de café biologique de haute qualité, ARAKU, tout en préservant leur forêt, dans la vallée de l’Araku.
Cette fois, le projet Livelihoods-Arjuna aidera les Adivasi à associer préservation de la forêt et opportunités économiques, grâce à la production de soie Tasar. Le projet sera mis en œuvre dans la région des plateaux de l’Inde orientale, dans les États du Jharkhand et du Bengale occidental, à 300 kilomètres de la ville de Calcutta. Parmi les cinq variétés de soie qui sont produites en Inde : soie du mûrier, soie eri, soie muga, soie Tasar, soie du chêne, la soie Tasar est une soie sauvage. Sa production commence par l’élevage de vers à soie en forêt : il s’agit d’une ancienne tradition des communautés Adivasi, initiée au 15e siècle, qui reflète leur lien étroit avec la forêt.
Mais jusqu’aux années 1990, l’élevage de la soie de Tasar était devenu une source de revenus peu fiable, dû aux maladies naturelles et à des méthodes d’élevage rudimentaires. Les agriculteurs, qui pratiquaient la sériciculture de Tasar comme source de revenus complémentaire à l’agriculture, avaient lentement abandonné cette tradition.
Livelihoods et l’ONG PRADAN joignent leurs forces et mettent les femmes au premier plan pour construire la chaine de valeur de la soie Tasar
PRADAN a mis en place un modèle scientifique, technique et économique solide pour transformer l’ensemble de la chaine de valeur de la soie Tasar et créer une source de revenus fiable pour les communautés rurales Adivasi. De l’élevage des vers à soie en forêt, à la commercialisation internationale du tissu, les opportunités économiques sont nombreuses.
Le défi initial de PRADAN était de relancer un secteur qui était majoritairement entre les mains du gouvernement, avec l’ambition d’impliquer les Adivasi à chaque étape de la chaîne de valeur. Le modèle de PRADAN pour la sériciculture Tasar repose sur :
- DES ŒUFS DE BONNE QUALITÉ POUR LES ÉLEVEURS DE VERS A SOIE DANS LES VILLAGES :
Il y a trente ans, l’approvisionnement en œufs de bonne qualité (appelés « Disease Free Layings ») était entièrement géré par le gouvernement. Il n’existait pas, à l’époque, de normes de qualité pour l’élevage du ver à soie dans les forêts, ce qui réduisait les revenus des éleveurs de vers à soie. PRADAN a développé un système privé de production de semences Tasar afin que les éleveurs de vers à soie Adivasi puissent s’approvisionner en œufs de bonne qualité et éviter les pertes de récolte. Aujourd’hui, PRADAN a permis de créer des entreprises privées dans les villages, appelées « grainage », où des œufs de bonne qualité sont produits et mis à disposition des éleveurs de vers à soie. Aujourd’hui, onze unités de production dans 352 villages produisent 1,5 million de pontes exemptes de maladies, annuellement.
Les centres de production (« grainages ») dans les villages fournissent des œufs exempts de maladies qui sont nécessaires pour assurer la commercialisation de cocons sains, dont la soie est ensuite extraite.
Chaque femelle qui pond des œufs est examinée individuellement au microscope pour garantir des pontes saines.
2. PRODUCTION DE COCOONS DE QUALITÉ DANS LES FORÊTS :
La deuxième étape de la sériciculture Tasar est la production de cocons dans les forêts. Les vers à soie mangent les feuilles des arbres hôtes, les mûriers, et forment lentement un cocon autour de leur corps. Ces arbres doivent être gérés efficacement et plantés à une certaine distance, afin de s’assurer que les vers à soie ont suffisamment d’espace pour former le cocon. PRADAN a formé les éleveurs de vers à soie avec des techniques de taille et d’élevage de pointe pour assurer la bonne formation des cocons. L’une des actions pionnières de PRADAN a également été d’influencer le Département des forêts pour qu’il permette un accès plus facile des Adivasis aux forêts, les aidant ainsi à les préserver.
Les vers à soie sont placés dans les arbres afin de se nourrir des feuilles et se transformer d’un minuscule ver à soie à une belle chenille. Ils sont placés dans de nouveaux arbres lorsqu’ils ont dénudé les premiers arbres de leurs feuilles.
3. UNE CHAÎNE DE VALEUR DURABLE POUR ASSURER L’APPROVISIONNEMENT EN SOIE SUR LE MARCHE :
PRADAN a travaillé avec des organismes privés et publics pour mettre en place les compétences techniques et la main-d’œuvre adéquates pour les étapes de dévidage et le filage de la soie et assurer la qualité et la disponibilité de soie sur le marché. PRADAN a mis en place une technologie de production de fil et a équipé les communautés rurales adivasis de machines à filer et à dévider dans les villages, pour leur assurer une source de revenu tout au long de l’année. Aujourd’hui, 530 femmes Adivasi sont impliquées dans les activités de dévidage et d’ourdissage. Alors que les méthodes traditionnelles impliquaient que les femmes devaient utiliser la paume et la cuisse pour filer et dévider le fil, aujourd’hui, les machines à dévider leur permettent d’augmenter la productivité et ce, dans des conditions plus sécurisées.
4. CRÉER UN MARCHÉ DURABLE POUR LA COMMERCIALISATION DE LA SOIE TASAR :
PRADAN a également boosté la commercialisation de la soie de Tasar en intervenant dans le traitement, la conception et la commercialisation des produits en soie Tasar. Il y a deux décennies, il n’existait pas de normes de qualité et de prix dans les villages, mais aujourd’hui, PRADAN travaille avec les centrales d’achat et les exportateurs de tissus pour soutenir la commercialisation de fil de soie en vrac. PRADAN a créé la marque Eco-Tasar Private Limited pour fournir et promouvoir le fil de soie Tasar. Elle intègre également des activités de tissage et de commercialisation de tissus dans sa chaîne de valeur et créer des opportuntiés économiques pour les étapes de tissage, finition et impression des tissus.
Le projet Livelihoods-Arjuna associera reforestation, préservation de la biodiversité et amélioration des revenus des communautés Adivasi
Les vers à soie de Tasar sont l’épine dorsale et la première étape de la sériciculture de Tasar. Ils se nourrissent de feuilles de deux espèces différentes : Terminalia arjuna & Terminalia tomentosa, qui les aident à grandir et à se transformer d’un minuscule ver à soie en une belle chenille verte.
Le Fonds Carbone Livelihoods finance la plantation de 3 000 hectares d’arbres hôtes Terminalia arjuna & Terminalia tomentosa (ou mûriers) sur des terres auparavant dégradées. Ces terres appartiennent à 4 000 ménages représentés par des femmes. D’origine locale, les deux types d’arbres sont caractérisés par une croissance rapide, et seront prêts pour l’élevage de vers à soie dans trois ans. Les communautés Adivasi seront mobilisées en groupes pour mettre en place les activités de plantation et d’entretien des arbres, tout au long de leur croissance. Ces communautés monteront également en compétences scientifiques et techniques pour évaluer la bonne distance d’un arbre à l’autre, pour aider les cocons à pousser correctement et assurer une bonne productivité. Au total, les 3 000 hectares d’arbres séquestreront 1,3 million de tonnes de CO2, pendant toute la durée de vie du projet (20 ans).
Le projet aidera également 1 200 ménages à entreprendre l’élevage de vers à soie dans 3 600 hectares de forêts supplémentaires. Cette partie du projet sera assurée par les communautés villageoises : conformément aux normes en vigueur dans les villages, le projet permettra de préserver la biodiversité sur 3 600 hectares, en assurant la diversité des espèces d’arbres. 1 200 ménages ainsi que les comités villageois correspondants seront formés à la conservation de la biodiversité.
Créer plus de 5 000 emplois ruraux dans un contexte de forte demande en soie Tasar sur le marché local et international
La plantation de 3 000 hectares d’arbres pour l’élevage de vers à soie Tasar est le point de départ pour créer des activités économiques sur toute la chaine de valeur : la création d’emploi sera cofinancée par PRADAN et ses partenaires. Les avantages sociaux et économiques du projet motiveront les tribus adivasi et les communautés marginales à protéger leurs plantations sur toute la durée du projet.
En aval, les 3 000 hectares de forêt restaurés permettront de produire 45 millions de cocons qui seront transformés en 50 tonnes de soie brute. 1 500 producteurs de fil seront impliqués pour travailler toute l’année et transformer le fil brut produit sur la zone du projet en fil de soie. Le projet créera des opportunités d’emploi pour 150 personnes impliquées dans l’étape de dévidage (qui produiront du fil fin) et plus de 100 personnes supplémentaires pour extraire le fil grossier. Le fil de soie (50MT) sera transformé en 600 000 mètres de tissu de soie, générant ainsi des revenus pour le tissage artisanal.
Le projet Livelihoods-Arjuna associera reforestation, préservation de la biodiversité et amélioration des revenus des communautés Adivasi
Les vers à soie de Tasar sont l’épine dorsale et la première étape de la sériciculture de Tasar. Ils se nourrissent de feuilles de deux espèces différentes : Terminalia arjuna & Terminalia tomentosa, qui les aident à grandir et à se transformer d’un minuscule ver à soie en une belle chenille verte.
Le Fonds Carbone Livelihoods finance la plantation de 3 000 hectares d’arbres hôtes Terminalia arjuna & Terminalia tomentosa (ou mûriers) sur des terres auparavant dégradées. Ces terres appartiennent à 4 000 ménages représentés par des femmes. D’origine locale, les deux types d’arbres sont caractérisés par une croissance rapide, et seront prêts pour l’élevage de vers à soie dans trois ans. Les communautés Adivasi seront mobilisées en groupes pour mettre en place les activités de plantation et d’entretien des arbres, tout au long de leur croissance. Ces communautés monteront également en compétences scientifiques et techniques pour évaluer la bonne distance d’un arbre à l’autre, pour aider les cocons à pousser correctement et assurer une bonne productivité. Au total, les 3 000 hectares d’arbres séquestreront 1,3 million de tonnes de CO2, pendant toute la durée de vie du projet (20 ans).
Le projet aidera également 1 200 ménages à entreprendre l’élevage de vers à soie dans 3 600 hectares de forêts supplémentaires. Cette partie du projet sera assurée par les communautés villageoises : conformément aux normes en vigueur dans les villages, le projet permettra de préserver la biodiversité sur 3 600 hectares, en assurant la diversité des espèces d’arbres. 1 200 ménages ainsi que les comités villageois correspondants seront formés à la conservation de la biodiversité.
Créer plus de 5 000 emplois ruraux dans un contexte de forte demande en soie Tasar sur le marché local et international
La plantation de 3 000 hectares d’arbres pour l’élevage de vers à soie Tasar est le point de départ pour créer des activités économiques sur toute la chaine de valeur : la création d’emploi sera cofinancée par PRADAN et ses partenaires. Les avantages sociaux et économiques du projet motiveront les tribus adivasi et les communautés marginales à protéger leurs plantations sur toute la durée du projet.
En aval, les 3 000 hectares de forêt restaurés permettront de produire 45 millions de cocons qui seront transformés en 50 tonnes de soie brute. 1 500 producteurs de fil seront impliqués pour travailler toute l’année et transformer le fil brut produit sur la zone du projet en fil de soie. Le projet créera des opportunités d’emploi pour 150 personnes impliquées dans l’étape de dévidage (qui produiront du fil fin) et plus de 100 personnes supplémentaires pour extraire le fil grossier. Le fil de soie (50MT) sera transformé en 600 000 mètres de tissu de soie, générant ainsi des revenus pour le tissage artisanal.
DE LA FORÊT À LA COMMERCIALISATION DE SOIE DE QUALITÉ : LES 6 ÉTAPES DE LA FABRICATION DE SOIE TASAR
La sériciculture, ou la production de soie, est une incroyable histoire de transformation et une source conséquente de revenus pour les communautés Adivasi. Mais comment fonctionne exactement la sériciculture ? Voici les 6 étapes de la transformation, depuis le minuscule ver à soie jusqu’au tissu élégant final :
LE SAVIEZ-VOUS ? LA SOIE DE TASAR FAIT L’OBJET D’UNE FORTE DEMANDE SUR LE MARCHE LOCAL ET INTERNATIONAL
Traditionnellement, la soie et le tissu Tasar étaient commercialisés sous leur couleur beige d’origine et achetés par un groupe limité de connaisseurs. Au cours des deux dernières décennies, des efforts ont été faits pour développer le tissu Tasar avec une utilisation innovante des couleurs et des textures de tissage. Aujourd’hui, le tissu Tasar attire un grand nombre de jeunes consommateurs. La soie Tasar est principalement exportée vers les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, le Japon, les Émirats Arabes Unis et le Qatar.
Crédits photo : PRADAN /Eco Tasar