Lancement d’un nouveau Fonds Carbone Livelihoods

14 ENTREPRISES ET INVESTISSEURS FINANCIERS UNISSENT LEURS FORCES POUR ACCÉLÉRER ET DÉVELOPPER DES SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE

Capitalisant sur une solide expérience de 10 ans, Livelihoods lance un 3ème Fonds Carbone Livelihoods (LCF3) pour soutenir les communautés rurales dans leurs efforts pour préserver ou restaurer leurs écosystèmes naturels et améliorer leurs moyens de subsistance via des pratiques agricoles durables. Dans un marché international du carbone en plein essor, Livelihoods confirme son positionnement unique et singulier : relier les communautés et la planète, les entreprises et les ONG, les investissements dans des solutions basées sur la nature et la création de valeur sociale.

Avec un premier closing de 150 millions d’euros (et plus dans les closings à venir), LCF3 vise à améliorer la vie de 2 millions de personnes tout en fournissant jusqu’à 30 millions de crédits carbone sur toute la durée du fonds.

La création de ce nouveau fonds fait écho à l’agenda international axé sur la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et la justice sociale. 2021 sera marquée par des événements majeurs pour la défense de la nature et des hommes. Le Congrès de l’IUCN (Marseille, France) établira un cadre international pour la préservation de la biodiversité. Tandis que la 15e Convention sur la diversité biologique (CDB), qui se tiendra à Kunming en Chine, appuiera l’adoption d’actions individuelles et collectives pour inverser la tendance de la perte de la biodiversité d’ici 2050. Quant à la COP26 à Glasgow, au Royaume-Uni, elle est d’ores et déjà considérée comme la conférence climat la plus importante depuis 2015, date de l’adoption de l’Accord de Paris. La COP26 devrait renforcer les ambitions internationales pour la réduction des émissions carbone, tout en augmentant le soutien financier aux pays les plus vulnérables face au changement climatique.

Au-delà de la complexité des négociations internationales et quels que soient les résultats de ces concertations, la priorité est à l’action. L’expérience des Fonds Livelihoods montre qu’il est possible d’agir et de générer un impact positif lorsque les entreprises, les organisations de la société civile et les autorités publiques s’accordent sur un agenda commun et s’allient pour garantir l’atteinte des objectifs. L’ambition de LCF3 est d’amplifier ce mouvement.  14 entreprises et investisseurs financiers rejoignent LCF3 dans un véhicule d’investissement commun pour réussir la transition : le Groupe Bel, Chanel, Danone, DEG, Eurofins, le Fonds pour l’Environnement mondial, Hermès, le Groupe L’OCCITANE, Mars, Mauritius Commercial Bank, McCain Foods, Orange, SAP, Schneider Electric et Voyageurs du Monde.

Le modèle Livelihoods : s’adresser simultanément aux enjeux climat, préservation de la biodiversité et sociaux

Livelihoods est né du constat que la lutte pour la préservation des ressources naturelles est indissociable de celle pour la dignité des hommes et des femmes qui entretiennent la terre et qui en vivent. Depuis sa création en 2011, la mission de Livelihoods est guidée par deux principes fondateurs : rien ne peut réussir sans une implication directe des communautés intéressées. Par ailleurs, aucun acteur ne peut réaliser à lui seul une transformation durable. Les principes d’action de Livelihoods ont été définis dans la Charte Livelihoods en 2009, lorsque plusieurs entreprises européennes ont décidé d’unir leurs forces et de partager les risques d’investissement.

Livelihoods investit dans des projets à grande échelle pour restaurer des écosystèmes naturels, promouvoir des pratiques agricoles et l’accès à une énergie rurale durables. La restauration de 10 000 hectares de mangroves au Sénégal est un exemple emblématique. Ce projet s’est appuyé sur une mobilisation sociale exceptionnelle pour restaurer un écosystème riche en biodiversité et fournir aux communautés rurales de nouvelles sources de revenus (poissons, crustacés…). Depuis 2008, aux côtés d’ONG partenaires, Livelihoods a mis en place des projets d’agroforesterie et de restauration des écosystèmes à grande échelle au Kenya, au Rwanda, en Inde ou au Guatemala, pour n’en citer que quelques-uns. À ce jour, plus de 1,5 million de personnes bénéficient des impacts positifs générés par les projets des Fonds Livelihoods et plus de 130 millions d’arbres ont été plantés, notamment des mangroves et des arbres agroforestiers.

Un modèle unique fondé sur l’engagement à long terme des investisseurs de Livelihoods

Le modèle Livelihoods repose sur le soutien à long terme de ses investisseurs, leur confiance mutuelle et le partage des risques d’investissement. Ce sont pour la plupart des entreprises engagées dans la réduction de leurs émissions de carbone, à travers la transformation de l’ensemble de leur chaîne de valeur. De la consommation d’énergie à la fabrication des produits et services ou encore la réorganisation des flux logistiques par exemple. En complément de leur stratégie de réduction, ces entreprises ont décidé de neutraliser l’impact de leurs émissions résiduelles sur la planète.

Pour y parvenir, elles ont fait un choix : contrairement aux autres acteurs du marché carbone volontaire, elles ne se contentent pas d’acheter des crédits carbone. Elles investissent en fonds propres dans le Fonds Carbone Livelihoods qui soutient des projets à impact social et économique au service des communautés locales. Ainsi, les investisseurs impliqués s’engagent volontairement sur 20 ans, pour accomplir une transformation durable. Au-delà du financement, ils apportent une vision, une stabilité et participent activement à toutes les décisions stratégiques du fonds. Ces entreprises partenaires de Livelihoods reçoivent des crédits carbone en retour et proportionnellement à leur investissement, qu’elles utilisent pour compenser une partie de leurs émissions de CO2.

Les projets carbone Livelihoods sont mesurés et audités par des organisations indépendantes afin de fournir aux investisseurs partenaires des crédits carbone qui répondent aux normes internationales les plus élevées (principalement Gold Standard & VERRA). Les crédits émis par Livelihoods proviennent du calcul des émissions carbone déjà séquestrées ou réduites. Il ne s’agit pas d’estimations futures de séquestration ou de réduction de carbone. Au-delà du carbone, les impacts sociaux, économiques et environnementaux des projets Livelihoods sont mesurés selon les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

Travailler étroitement avec les organisations locales pour mener un changement systémique

Cette approche à long terme fondée sur une confiance mutuelle s’applique également à la relation avec les partenaires de développement des projets Livelihoods. La grande majorité sont des ONG locales engagées auprès des populations et leurs écosystèmes naturels. Ensemble, une relation de complémentarité se construit sur des valeurs et des objectifs communs. Les développeurs de projet apportent leurs compétences locales tandis que Livelihoods met à disposition un financement, un soutien au développement durable et une expertise dans divers domaines tels que l’agronomie, la structuration de projet et la le calcul de l’impact carbone.

Cette combinaison d’expertises est renforcée par la capacité de l’équipe d’experts de Livelihoods à structurer des projets sur mesure pour un changement positif en profondeur à l’échelle locale. Les communautés locales partenaires bénéficient d’assistance en agronomie, de formation et de soutien pour lancer le projet. Elles bénéficient ensuite  des écosystèmes et de leurs terres agricoles restaurées, tandis que les projets fournissent aux investisseurs de Livelihoods des  crédits carbone de qualité

Ces investissements ont un double objectif : contribuer à la lutte contre le changement climatique en stockant de grandes quantités de carbone dans les arbres et les sols tout en aidant les communautés rurales à améliorer durablement leur niveau de vie. Les fruits des projets Livelihoods appartiennent aux communautés locales. Elles conservent les produits de leurs forêts, de leurs exploitations agricoles et leurs productions pour augmenter leur sécurité alimentaire et améliorer leurs revenus.

Livelihoods mise sur le financement mixte (blended finance) pour accélérer les solutions fondées sur la nature

Les entreprises privées s’engagent de plus en plus dans l’action climatique et ont un rôle central à jouer en matière de développement durable. Elles transforment leurs modèles économiques et prennent des engagements forts pour atteindre la neutralité carbone. Dans la continuité de LCF1 (2011, 45 millions d’euros) et LCF2 (2017, 65 millions d’euros), LCF3 investira dans des projets de restauration d’écosystèmes naturels à grande échelle, d’agroforesterie et d’énergie rurale dans les pays en développement. Ce qui est nouveau, c’est que le LCF3 s’appuie sur un modèle d’investissement innovant, dans lequel des entreprises, des investisseurs financiers et des institutions unissent leurs forces pour investir dans des projets de compensation carbone à long terme, générant des bénéfices importants pour les communautés locales. LCF3 offre une occasion unique d’étendre un modèle d’investissement qui a fait ses preuves, positionné comme une coalition entre des investisseurs privés désireux d’accéder à des crédits carbone certifiés pour neutraliser leur empreinte carbone incompressible.

Les investisseurs financiers commencent également à jouer un rôle clé.  Outre l’engagement des entreprises, l’adhésion des investisseurs financiers contribuera à accélérer le mouvement. Au premier plan, les investisseurs à impact social (institutions financières, fonds publics, institutions de financement du développement ou toute autre entité financière privée ou publique) investissent avec l’intention de générer des avantages sociaux et environnementaux en plus d’un rendement financier.

« Notre modèle repose sur la forte implication des communautés qui bénéficient des investissements de Livelihoods dans la restauration des écosystèmes naturels, l’agroforesterie, l’agriculture régénérative et l’énergie durable. Nous n’investissons que lorsque nous sommes convaincus que le projet sera mené à bien sur le long terme par des communautés locales très impliquées et des partenaires qui ont démontré leur capacité à mettre en œuvre ce type de projets avec succès. Nous avons lancé un premier Fonds Carbone en 2011, pour soutenir les entreprises dans leur démarche de neutralité carbone, tout en préservant les écosystèmes naturels et les communautés les plus vulnérables. Aujourd’hui, ce modèle est suffisamment mature pour passer à échelle. » Bernard Giraud, Président et Cofondateur des fonds Livelihoods.


[1] Tenu tous les 4 ans, le Congrès mondial de la nature de l’UICN rassemble des dirigeants et des décideurs issus des gouvernements, de la société civile, des populations autochtones, du monde des affaires et du monde universitaire afin de conserver l’environnement et de mettre à profit les solutions que la nature offre pour relever les défis mondiaux

[2] Signée par 150 chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention sur la diversité biologique vise à promouvoir le développement durable. Elle reconnaît que la diversité biologique ne concerne pas seulement les plantes, les animaux et les micro-organismes, mais aussi les êtres humains et leurs besoins en matière de sécurité alimentaire, de médicaments, d’air pur et d’eau, de logement et d’un environnement propre et sain dans lequel vivre.

[3] Le financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) par l’intermédiaire de Conservation International est soumis à l’approbation du comité d’investissement de Conservation International et à l’approbation du directeur général du FEM.