Les petits producteurs de cacao peuvent-ils gagner un revenu décent ?

LIVELIHOODS LANCE UN PROJET INÉDIT AU GHANA POUR CONTRIBUER À SORTIR LES PETITS PRODUCTEURS DE LA PAUVRETÉ

Principal ingrédient du chocolat, le cacao est apprécié par les consommateurs du monde entier. La production mondiale de fèves de cacao a explosé depuis les années 1990 pour atteindre 5,6 millions de tonnes en 2019. Le cacao est cultivé sur des terres situées autour de l’équateur, et il représente une source de revenus essentielle pour pas moins de 6 millions de petits exploitants agricoles. Pourtant, paradoxalement, la plupart des producteurs de cacao sont coincés dans une situation de précarité, notamment en Afrique de l’Ouest qui représente plus de 70% de la production mondiale.

Des arbres vieillissants, un manque de compétences techniques ou de moyens financiers pour régénérer leurs sols et accroître la productivité de leurs parcelles en sont les principales raisons. Au Ghana, le deuxième plus gros producteur de cacao dans le monde, les secteurs privé et public ont fourni des efforts considérables ces dernières décennies pour transformer la filière de manière durable. Mais ces initiatives ont eu peu d’impact sur m’amélioration des revenus des petits exploitants. Quels sont les leviers qui peuvent aider les agriculteurs à subvenir aux besoins de leurs familles grâce au cacao ? Peuvent-ils restaurer leurs terres tout en améliorant leurs revenus ?

Après le karité, Livelihoods lance une nouvelle initiative au Ghana (en savoir plus sur notre projet karité au Ghana) pour découvrir et résoudre les problèmes sociaux, économiques et environnementaux auxquels sont confrontés les petits exploitants de cacao. Le projet a un objectif spécifique : il s’agit d’identifier quels sont les leviers et les solutions qui peuvent aider les petits producteurs de cacao à restaurer durablement leurs exploitations et à améliorer leurs revenus. Cette initiative, d’une durée de 3 ans, est lancée par le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture familiale (L3F) qui a rassemblé : Mars Incorporated (entreprise mondiale qui produit parmi les plus célèbres marques de confiseries, de produits alimentaires et de produits pour animaux de compagnie), Touton (acteur majeur du commerce mondial du cacao ces dix dernières années, et principal fournisseur de cacao pour Mars), Solidaridad West Africa (organisation locale de la société civile qui témoigne d’une grande expérience de travail avec les petits exploitants de cacao en Afrique de l’Ouest) et I4DI, l’Institut pour le Développement à Impact (Institute for Development Impact) (partenaire de confiance chargé du suivi, de l’évaluation et de l’analyse des résultats pour évaluer les impacts du projet).

Le projet est mis en œuvre dans trois districts cacaoyers, à savoir Nkrankwanta, Kasapin et Sunyani, situés dans les régions de Bono et Ahafo de l’ouest du Ghana. L’objectif principal du projet est de trouver un modèle d’approvisionnement durable qui permettra d’accélérer la transition des agriculteurs vers un revenu décent [2] grâce à une approche fondée sur l’expérimentation, qui pourrait idéalement être répliquée dans d’autres contextes et régions, après la phase actuelle.

Au Ghana, le cacao est la principale source de revenus pour les petits exploitants indépendants

Au Ghana, deuxième producteur mondial après la Côte d’Ivoire, le cacao est la principale source de revenus de 800 000 familles de producteurs de cacao du pays. Mais les défis auxquels elles sont confrontées au niveau de l’exploitation sont nombreux, et le revenu qu’elles tirent de la récolte de cacao n’est pas assez élevé pour permettre à une grande majorité d’entre elles de répondre aux besoins fondamentaux de leur famille : nourriture, vêtements, logement décent, soins de santé et éducation. Cela les prive par ailleurs des revenus nécessaires pour investir dans une production durable de cacao sur leurs exploitations.

En effet, dans les régions de Bono et d’Ahafo où le projet Livelihoods est mis en œuvre, près de 80% des agriculteurs sur les 1000 identifiés pour le projet, ne gagnent pas un revenu décent qui leur permettrait de répondre à leurs besoins fondamentaux et d’investir dans leurs exploitations cacaoyères. En d’autres termes, les petits exploitants de cacao sont pris au piège de la pauvreté malgré les efforts déployés depuis des décennies par les principaux acteurs (privés et publics) du secteur du cacao pour contribuer à les sortir de la pauvreté et assurer une production durable et responsable.

Des sols appauvris après des décennies de monoculture

Dans l’ouest du Ghana, les agriculteurs cultivent des cacaoyers sur des exploitations de 1 à 4 hectares en moyenne, qu’ils ont héritées de leurs familles. Outre le cacao, les familles de petits exploitants cultivent généralement des cultures vivrières de base telles que le maïs, la banane plantain ou le manioc, mais le cacao reste la principale activité économique qui permet de nourrir des familles de 5 membres en moyenne (les parents et 3 frères et sœurs ou enfants). Les producteurs de cacao étant âgés de 55 ans en moyenne, le secteur doit relever le défi de créer les conditions attractives pour la nouvelle génération d’agriculteurs qui héritera des parcelles de cacao à son tour.

Visite terrain avec une femme agricultrice sur une parcelle située dans la zone du projet. Crédits photo : I4DI.

Le premier défi majeur auquel ces petits exploitants indépendants sont confrontés est la fertilité des sols, qui a diminué ces dernières années en raison d’une utilisation permanente des terres qui ne laisse pas le temps au sol de se régénérer. Des décennies de déforestation et de monoculture de cacao pour répondre à une demande mondiale croissante, sans nourrir le sol en retour, ont affecté la santé du sol. Avec le temps, les cacaoyers ont quitté leur écosystème naturel (le cacao est une culture d’ombrage et les cacaoyers poussent naturellement en forêt tropicale) : aujourd’hui, l’absence d’arbres d’ombrage adéquats dans les exploitations de cacao laisse place à un ensoleillement direct qui contribue à l’infertilité des sols. L’utilisation excessive d’herbicides et les effets du changement climatique ont par ailleurs aggravé la situation.

Manque de main-d’œuvre au niveau de l’exploitation

Au niveau de l’exploitation, les petits producteurs de cacao sont également confrontés à un manque de main-d’œuvre qualifiée qui impacte leur capacité de production. Un couple d’agriculteurs peut s’occuper efficacement d’une exploitation de 2 hectares, mais au-delà, il faut une main-d’œuvre supplémentaire qu’ils ne peuvent généralement ni trouver ni financièrement se permettre. La productivité de la plupart des exploitations stagne à moins de la moitié de leur potentiel : le rendement moyen du cacao au Ghana est actuellement de 450 kilogrammes par hectare, alors qu’une cacaoyère bien gérée pourrait produire entre 1 et 1,5 tonne par hectare [3]. Cultiver du cacao est un métier ardu qui nécessite de la main d’œuvre, notamment pendant les activités de récolte et de post-récolte (principalement de septembre à février), et pour l’entretien des parcelles (de janvier à juillet) dans lesquelles les agriculteurs sont directement impliqués. C’est l’une des rares cultures qui, au Ghana, est encore cultivée et récoltée entièrement à la main.

Les agriculteurs doivent protéger leurs cacaoyers du vent et du soleil. L’élagage, un geste essentiel pour augmenter les rendements et réduire la menace des parasites et des maladies, est une pratique ardue et technique. Les petits exploitants doivent également investir du temps pour éliminer les mauvaises herbes, fertiliser le sol et protéger les fèves de cacao des ravageurs et des maladies. Pendant la saison de récolte, les cabosses de cacao sont ouvertes à l’aide de machettes pour en extraire les fèves, avant d’être nettoyées, séchées, laissées à fermenter et vendues aux commerçants locaux ou aux usines de transformation.

Un cacaoyer (« Theobroma cacao » selon son nom scientifique) montrant une tige malade à la pousse enflée.

Par ailleurs, dans la zone du projet, 30% des cacaoyers ont plus de 35 ans : la replantation des parcelles les plus anciennes est essentielle pour les exploitations traditionnelles dont la productivité ne peut être boostée grâce à l’adoption de pratiques agricoles durables uniquement. De plus en plus d’arbres pourraient être infectés par des maladies, en particulier un virus appelé « CSSV » (Cocoa Swollen-Shoot Virus) qui attaque principalement les cacaoyers et diminue les rendements dès la première année d’infection. Le virus, transmis d’arbre en arbre par les cochenilles (des parasites qui sévissent en groupe), peut se propager encore plus rapidement dans une exploitation en monoculture et tue généralement les arbres en seulement quelques années. Des modèles agroforestiers plus durables, reposant sur la diversification des parcelles, mais aussi sur des sols plus sains et riches en micro-organismes, pourraient aider les arbres à mieux résister aux ravageurs et aux maladies et à maintenir leur fertilité.

Le paradoxe du cacao : pourquoi les petits exploitants sont-ils pris au piège de la pauvreté ?

Les agriculteurs sont pris dans un cercle vicieux où, d’une part, des modèles de production non durables basés sur la monoculture pour produire toujours plus, ont conduit à l’épuisement et à l’infertilité des sols. D’autre part, les agriculteurs n’ont pas les compétences techniques, les moyens financiers, l’accès à la main-d’œuvre ou les infrastructures nécessaires pour gérer durablement leurs parcelles ou les diversifier, ce qui leur permettrait de tirer un meilleur parti de la terre qu’ils cultivent. Dans ce contexte, investir dans l’adoption de pratiques agricoles durables et/ou dans les activités de replantation nécessaires reste complexe pour eux.

Au cours des dernières décennies, le secteur du cacao a défini des techniques appelées « Bonnes pratiques agricoles » (Good Agricultural Practices – GAP en anglais) qui visent à augmenter la productivité des exploitations tout en les rendant plus résilientes. Ces pratiques, (telles que définies par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – la FAO) répondent à un ensemble de principes qui visent à assurer une production durable des cultures (et du bétail), tout en maximisant le potentiel de rendement. Les bonnes pratiques agricoles sont censées minimiser les coûts de production pour l’agriculteur et l’impact environnemental des activités agricoles. Le principe de ces pratiques repose sur des modèles d’agriculture durable, ainsi que des sols sains, riche en micro-organismes et des cultures de qualité.

Avec l’intention générale de respecter le cycle naturel des cultures et le milieu environnant, les Bonnes Pratiques Agricoles (GAP) reposent sur des techniques telles que l’élagage des arbres, la fertilisation des sols, le traitement et la gestion des maladies potentielles et la préservation de la santé des sols en réintégrant des organismes vivants dans le sol. D’autres pratiques incluent : la restauration des terres dégradées, la préservation des ressources naturelles environnantes, la réduction des déchets et l’utilisation durable de l’eau. Une fois adoptées au niveau de l’exploitation, ces pratiques peuvent garantir des sols sains et fertiles, ce qui permet de doubler la productivité. En savoir plus sur les principes et découvrir des exemples de bonnes pratiques agricoles.

Pourtant, il semble qu’au cours de ces vingt dernières années, de nombreux agriculteurs aient été formés à ces pratiques durables, mais le constat sur le terrain est que seuls 30% des agriculteurs les adoptent à ce jour. L’adoption des Bonnes Pratiques Agricoles sur leurs parcelles demande un travail intensif et un investissement financier dans le temps, ce qui nécessite souvent des prêts bancaires, qui ne sont pas accessibles à de nombreux petits exploitants, en particulier aux agricultrices. De plus, avec les taux d’intérêt actuels qui peuvent atteindre 50%, de faibles récoltes dues à des maladies et des conditions climatiques défavorables peuvent laisser les agriculteurs avec des dettes qu’ils ne peuvent assumer. Ils ne prennent donc pas le risque d’emprunter. De plus, ils n’ont pas accès à des prêts à long terme qui leur permettraient d’investir dans la replantation de leurs parcelles vieillissantes.

« Plusieurs programmes m’ont demandé par le passé de mieux planifier et gérer mon exploitation. Je sais ce que je dois faire mais je n’ai pas les moyens d’acheter les intrants de qualité ou la main d’œuvre pour y parvenir. Il est trop risqué pour moi maintenant d’emprunter de l’argent et les prix ne cessent d’augmenter ! ».

Un agriculteur interviewé dans la zone du projet. Crédits photo : I4DI.

Dans l’ensemble, les agriculteurs devraient au moins tripler leurs coûts de production pour appliquer ces pratiques par rapport à leur base actuelle. Cela implique d’embaucher de la main-d’œuvre supplémentaire, acheter des intrants et d’équipements, acheter des engrais de qualité, assurer leur transport jusqu’à leurs parcelles. Mais à ce jour, l’accès aux semis et aux engrais de qualité reste complexe. Les semis ne sont pas toujours disponibles, les coûts de transport sont élevés, la main d’œuvre reste difficile à trouver en plus d’être couteuse. De plus, lorsque les petits exploitants investissent dans la replantation, ils doivent traverser quelques années avec des revenus encore plus faibles, car les jeunes arbres nouvellement plantés ne produisent pas de fèves avant 3 à 4 ans.

Dans un contexte général où le prix du cacao est fixé annuellement par le gouvernement et où la productivité est en déclin, le revenu de la plupart des agriculteurs reste faible, ce qui décourage particulièrement la nouvelle génération. Le prix d’achat du cacao au Ghana est défini annuellement par le Ghana Cocoa Board (COCOBOD) qui contrôle toutes les exportations et protège les agriculteurs de la volatilité des prix. En 2021, le prix d’un kilo de fèves de cacao a été fixé à un dollar. Dans la zone du projet, le revenu annuel moyen de la production de cacao est d’environ l’équivalent de 1 275 dollars, ce qui est bien inférieur au revenu de vie décent calculé à environ 2 200 dollars par an, ce qui rend les petits exploitants incapables d’investir dans le développement durable de leurs exploitations.

Agricultrice interviewée dans la zone du projet. Crédits photo : I4DI.

« Il est difficile pour une jeune femme de générer des revenus suffisants et de devenir financièrement indépendante dans le couple car elles n’ont pas souvent accès à la terre. Et quand elles y ont accès, surtout dans les ménages où la femme est décisionnaire, le défi auquel nous sommes confrontés est de trouver des travailleurs dans le voisinage qui sont qualifiés et savent comment restaurer les sols et prendre soin des nouvelles plantations ».

Comment le secteur privé peut-il contribuer à améliorer le revenu des agriculteurs ? Devrait-il verser des primes pour l’adoption de bonnes pratiques agricoles ? Doit-il aider à améliorer la productivité des exploitations pour répondre à la qualité et à la demande croissante du marché ? Comment le secteur privé peut-il aider les agriculteurs à coupler productivité et durabilité grâce à la transition vers des modèles agricoles plus résilients ?

Existe-t-il un moyen de sortir de ce cercle vicieux ?

Livelihoods et ses partenaires soulèvent ces questions cruciales : quel modèle durable peut contribuer à sortir les petits producteurs de cacao de la pauvreté ? Et comment réussir la transition vers des modèles agroforestiers plus durables où les agriculteurs peuvent gagner plus d’une terre prospère ? Livelihoods, Mars, Touton, Solidaridad West Africa et I4DI lancent une initiative sans précédent, sur 3 ans pour identifier les leviers qui pourraient aider à réaliser cette transition au Ghana. Le projet répond à l’ensemble des besoins des agriculteurs (y compris les compétences agricoles, les moyens financiers et la main-d’œuvre externe) pour stimuler l’adoption de bonnes pratiques agricoles et investir dans les activités de replantation nécessaires. Il s’agit d’une approche agile qui permettra aux partenaires engagés dans le projet de tester différentes solutions et actions par groupes indépendants d’agriculteurs et de les amplifier ou modifier si nécessaire. Leur objectif commun est d’aider les agriculteurs à atteindre progressivement un revenu décent.

L’expérimentation permettra de répondre à certaines questions clés telles que :

Dans quelle mesure un coaching intensif permet d’augmenter les taux d’adoption des pratiques agricoles durables ?

Mille agriculteurs indépendants de la chaîne d’approvisionnement de Mars-Touton participeront à cette initiative et bénéficieront d’un ensemble d’interventions pour réaliser cette transition. Ils bénéficieront d’une formation technique et d’un accompagnement individuel pour stimuler l’adoption de pratiques agricoles améliorées qui aideront à restaurer les sols dégradés (élagage, techniques pour remettre du carbone dans le sol, engrais adaptés, etc.) Le projet prévoit un accompagnement intensif au niveau de la ferme pour soutenir les agriculteurs dans l’adoption à long terme de pratiques agricoles sur leurs parcelles. Avec des sols plus sains et fertiles, les agriculteurs pourraient doubler leur productivité et, à terme, leurs revenus.

Les agriculteurs sont-ils prêts à payer pour accéder à des services agricoles (main d’œuvre, intrants) ? Existe-t-il un modèle intéressant pour mettre en place davantage de prestataires de services ?

Tous les agriculteurs bénéficieront de l’organisation de groupes de cacaoculteurs renforcés qui les aideront à évaluer leurs besoins, qu’il s’agisse de formation, d’intrants agricoles, de mécanismes financiers, mais aussi à renforcer l’apprentissage entre pairs. Le projet évaluera les besoins des agriculteurs et, à long terme, facilitera potentiellement l’accès aux programmes gouvernementaux qui les aideront à acquérir des compétences techniques, à régénérer leur exploitation, etc. Le projet vérifiera également si les agriculteurs bénéficient d’un accès facilité aux prestataires de services qui leur fourniront des services spécifiques (intrants et main-d’œuvre) pour soutenir la gestion de leur exploitation.

Les agriculteurs font sécher les fèves de cacao avant de les vendre à des commerçants locaux ou à des usines de transformation. Crédit photo : I4DI.
Quelles solutions de financement à court terme favoriseraient l’adoption de pratiques agricoles durables ? Accéder à des prêts à long terme permettrait-il de booster les activités de replantation ? Quel type de compensation financière pourrait motiver les agriculteurs à s’engager dans la replantation de leurs parcelles ?

Le projet facilitera l’accès à des prêts à court terme abordables pour les producteurs de cacao bénéficiaires à des taux d’intérêt annuels de 24% et 12% au lieu des 50% actuels sur le marché. Ceci afin de s’assurer qu’ils disposent de ressources financières adéquates pour investir dans la production durable de cacao. Lorsque la replantation est nécessaire, les petits producteurs de cacao bénéficieront d’un accès à des prêts à long terme (qui ne leur sont pas accessibles aujourd’hui) à un taux d’intérêt annuel de 12% sur la monnaie locale. Les agriculteurs qui investiront dans la replantation bénéficieront également d’une compensation financière pour les aider à traverser les 4 à 5 premières années pendant lesquelles les arbres nouvellement plantés ne produisent pas de fruits en quantités commerciales.

L’initiative déploiera une méthodologie dans laquelle différentes variables seront testées par petits groupes d’agriculteurs (groupes de 100). Les résultats seront mesurés en ce qui concerne l’adoption de pratiques agricoles et la replantation, avant d’être reproduits dans un groupe plus important au sein des agriculteurs du projet si cela s’avère fructueux. Des retours d’expérience précis et fréquents de la part des agriculteurs seront recueillis par les coaches sur le terrain afin d’ajuster les activités en conséquence.

Une attention particulière aux femmes cultivatrices de cacao :

Les partenaires du projet unissent leurs forces pour adapter les interventions et permettre aux femmes, qui représentent 30% des agriculteurs du projet, de participer pleinement et de bénéficier de toutes les activités. Les résultats du projet seront étudiés de manière spécifique afin d’identifier les obstacles que rencontrent les agricultrices, notamment lorsqu’en plus de leur exploitation, elles doivent gérer à elles seules les besoins du foyer.

Les résultats du projet permettront d’identifier l’ensemble des interventions qui auront été les plus efficaces pour aider les agriculteurs à améliorer leurs revenus. Ce projet inédit, permettra de définir quels sont les leviers accessibles qui permettent d’améliorer effectivement les revenus des agriculteurs et, à terme, de construire des exploitations résilientes, diversifiées, rentables et qui ne contribuent pas à la déforestation. S’il s’avère efficace, ce projet sera étendu aux chaînes d’approvisionnement en cacao de toute l’Afrique de l’Ouest grâce au soutien d’une coalition d’acteurs clés de la filière cacao (secteur privé, organisations non gouvernementales, institutions financières).

Groupe d’agricultrices sensibilisées au projet lors d’une visite sur le terrain. Crédit photo : I4DI.

[1] Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) – une agence spécialisée des Nations Unies qui dirige les efforts internationaux pour vaincre la faim.

[2] 332 dollars par mois pour une famille de cinq personnes en 2018.

[3] Source : Farmgrow, 2020 : https://www.farmgrow.org/. Le revenu de subsistance est le revenu annuel net dont a besoin un ménage dans un lieu donné pour s’offrir un niveau de vie décent pour tous les membres de ce ménage.